Petits Chiffres et Gros Chiffres de France

La liste présentée en bas de page recense les bureaux ayant utilisé un losange chiffré (Petits ou Gros Chiffres) durant la période allant de 1852 à 1876.

Les dates de création ou de mutation mentionnées proviennent des circulaires et des Bulletins Mensuels des Postes. Ces dates, bien qu'officielles, doivent être considérées comme théoriques. En effet, de nombreux facteurs pouvaient retarder l'ouverture effective d'un bureau après son annonce par l'Administration. Parmi ces obstacles, figurent le manque de personnel, l'absence de locaux adaptés ou encore le délai de paiement de la caution par le directeur du bureau.

Des informations complémentaires, bien que fragmentaires, ont également été obtenues à partir des Rapports et délibérations des Conseils généraux. Au XIXᵉ siècle, la Poste constituait un moyen de communication essentiel et figurait régulièrement parmi les sujets abordés lors des sessions des Conseils généraux. Ces débats traitaient des résultats financiers de la Poste aux lettres, des améliorations apportées au service postal et des demandes de création de bureaux de poste exprimées par les communes.

Les Bulletins Mensuels mentionnent également les dates de création des arrondissements ruraux et des bureaux de poste nouvellement établis. Ces dates coïncident souvent avec celles indiquées dans les Rapports des Conseils généraux, ce qui laisse à penser qu’un bureau entrait véritablement en service lorsqu’un arrondissement rural lui était attribué. La réalité se situe probablement entre la date officielle de création et celle de l’attribution de l’arrondissement rural.

Durant la période des losanges chiffrés, les bureaux de poste étaient classés en trois grandes catégories :

1. Les bureaux de Direction

Ces bureaux, simples ou composés, ont été renommés "Recettes" dès janvier 1865 (Bulletin Mensuel n° 113). Ils réalisaient toutes les opérations postales, offrant une gamme complète de services au public.

2. Les bureaux de Distribution

Ces bureaux proposaient des services postaux plus restreints. Par exemple :

Ils ne pouvaient pas expédier de lettres en valeurs déclarées, bien qu’ils puissent en recevoir.

Les mandats postaux (articles d’argent) au-delà de 50 francs ne pouvaient ni être envoyés ni reçus.

3. Les Facteurs-Boîtiers

Ces bureaux de Distribution, gérés par un facteur, avaient des horaires d’ouverture limités. En dehors de ces heures, le facteur distribuait le courrier directement à domicile. Les services postaux y étaient également très restreints :

L’envoi de valeurs déclarées n’a été autorisé qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 1876.

L’envoi et la réception d’articles d’argent n’ont été possibles qu’en janvier 1875.

Création des bureaux de Distribution

L’ouverture d’un bureau de Distribution était souvent le résultat de vœux formulés par les communes via les Conseils généraux. L’Administration établissait une liste nationale de ces demandes en fonction d’un système de points, dont les critères exacts restent aujourd’hui inconnus. Cependant, l’un des éléments déterminants était le produit potentiel estimé que le bureau pouvait générer sur une année.

Pour mesurer ce produit, on utilisait la formule n° 417. Cette formule, déjà appliquée lors de l’enquête postale de 1847, permettait d’évaluer les recettes potentielles d’une commune. Elle prenait en compte, sur une période donnée, le produit généré par :

Les lettres déposées dans la boîte aux lettres de la commune.

Les lettres remises directement au facteur rural lors de ses tournées.

formule n° 417 présentant la recette prévisionnelle de la commune de Jeumont
formule n° 417 présentant la recette prévisionnelle de la commune de Jeumont

Extrait de formule n° 417 présentant la recette prévisionnelle de la commune de Jeumont (Nord) sur la base d'une étude réalisée du 7 au 20 septembre 1857. Cette recette est estimée à 2641 fr. par an. La commune de Jeumont sera dotée d'un bureau de Distribution en août 1858.

Le reste des points devait probablement être calculé avec d'autres critères comme la proximité avec une ligne de chemin de fer, une grande voie de communication, l'intérêt économique de la commune, la proximité avec d'autres bureaux, ...

L'exemple ci-contre montre le classement de communes du département de la Loire Inférieure souhaitant obtenir un bureau de Distribution.

Rapports et délibération du Conseil général de la Loire Inférieure de 1864.

Création d'un bureau de poste. Liste des points
Création d'un bureau de poste. Liste des points

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