Cachet Après le départ
On ne connaît pas la date exacte de l'arrivée du cachet "Après le départ" dans l'inventaire du matériel des bureaux de poste des départements. On sait simplement qu'il est apparu début 1850 pour les bureaux parisiens et début 1854 pour les bureaux de province les plus importants.
Sa fonction est d'indiquer qu'une lettre a été déposée au bureau de poste après la dernière levée des boîtes du bureau. De ce fait, cette lettre ne partira pas le jour de son dépôt et subira donc un léger retard d'expédition.
Cette indication était importante, car à cette époque, les destinataires de lettres circulant à l'intérieur de la France métropolitaine pouvaient escompter recevoir celles-ci le lendemain de leur entrée dans le service postal ou le jour même au sein de la commune du bureau de poste. Des délais supérieurs à J+1 pouvaient entrainer des réclamations de la part des usagers.
Toujours à cette époque, les boîtes aux lettres des bureaux étaient levées plusieurs fois par jour et dans la plupart des communes dotées d'un bureau de poste, le courrier était, lui aussi, distribué à plusieurs reprises dans la journée.
L'instruction générale de 1856 nous donne la marche à suivre concernant les lettres postées après les dernières levées.
1850 : Lettre de SOMMAING (boîte rurale M) pour SOLESMES. La lettre a été ramenée au bureau le 15 octobre (vraisemblablement) après la dernière distribution et a été distribuée le 16.
A partir de 1854, l'apparition du cachet "Après le départ" permet de ne plus apposer le timbre à date du jour de l'expédition.
1858 : Lettre postée à CAMBRAI le 18 décembre 1858 après la dernière levée du bureau. Partie de CAMBRAI, le 19, elle arrive le 20 décembre à CONDE-SUR-L'ESCAUT.
1859 : Lettre de plus de 7,5 g affranchie à 20 c de AVESNES à SEMERIES. La marque "Après le Départ" indique que la lettre a été postée après la dernière levée. Cette marque est de fabrication locale, car elle ne correspond pas au modèle réglementaire.
1861 : Lettre remise au facteur durant sa tournée dans le village de FELLERIES (marque OR) pour AVESNES.
La marque "Après le Départ " est aussi de fabrication locale, mais d'un autre type.
1866 : Lettre déposée au bureau de LOURCHES le 26 juin, après la dernière levée.
La nouvelle Instruction générale publiée en juillet 1868 présente la même procédure qu'en 1856.
Article 372, Instruction générale sur le service des Postes de 1872.
On note cependant que ce cachet ne semble pas obligatoire, puisqu'un bureau peut toujours appliquer 2 timbres à date sur la lettre postée trop tard. L'inventaire du matériel d'un bureau mis en annexe de l'Instruction générale indique pourtant la présence de ce cachet.
On peut noter aussi que depuis l'Instruction générale de 1856, un nouveau type de timbre à date présentant non seulement la date du jour, mais aussi le numéro de la levée est entré en service. Dans le cas des bureaux utilisant ce nouveau type de timbre à date (essentiellement parisiens), la frappe du timbre "Après le départ" n'était plus demandée.
On peut aussi remarquer que le cachet "Après le départ" présenté dans l'Instruction générale de 1868 indique dorénavant le n° d'ordre du bureau.
Appendice 9, Instruction générale de 1868.
L'instruction n°1 du Bulletin mensuel de juillet 1868, va mettre un premier coup d'arrêt à l'utilisation de ce cachet.
Extrait de l'instruction n°1 du Bulletin mensuel juillet 1868.
Les timbres à date dont il est question sont les types 16, 17, 23 et 24 ainsi dénommés par les philatélistes. Les levées sont indiquées à gauche dans le bloc dateur. Les usagers connaissaient bien le nombre de levées de leur bureau de poste, car celui-ci était largement communiqué dans la Presse, les almanachs locaux ou à l'entrée du bureau.
Type 17
Type 16
Type 23
Type 24
Le plan de déploiement de ces nouveaux timbres à date était prévu sur 5 années, mais en fait dès 1870 ces timbres à date avaient équipés tous les bureaux sédentaires.
Le deuxième coup d'arrêt arrive avec le Bulletin mensuel de février 1869 et l'impossibilité de pouvoir commander ce cachet auprès du fournisseur habituel, Mr Virey.
Extrait du Bulletin mensuel février 1869.
Pour autant, certains bureaux équipés de timbre à date à levée ont quand même continuer à se servir de leur cachet "Après le départ".
1874 : Lettre postée au bureau de SOMAIN après la 5ᵉ et dernière levée. Ce bureau utilise encore inutilement son cachet "Après le départ".
La fin de vie de ce cachet a été prononcée avec l'Instruction n° 196 parue dans le Bulletin mensuel d'avril 1876.
Extrait du Bulletin mensuel avril 1876.
Article 406, Instruction générale sur le service des Postes de 1856.
Type spécial de 1867
Type 1854
Avant 1856, l'usage était que lorsqu'une lettre était déposée au bureau après la dernière levée, le bureau appliquait au recto de la lettre le timbre à date du jour du dépôt, puis celui du jour de départ (ou de distribution).