Jusqu’au 31 décembre 1862, la Poste appliquait le même tarif pour une lettre locale affranchie comme pour une lettre en port dû.
Les lettres en port dû étaient donc majoritaires.
Au 1ᵉʳ janvier 1863, l’Administration a mis en place la prime à l’affranchissement qu’elle avait mis en place 8 ans plus tôt pour le port territorial. La grille de poids a évolué aussi. Ainsi, au 1ᵉʳ janvier, une lettre de moins de 10 g circulant dans la même Circonscription postale pouvait être affranchie à 10 c ou être envoyée en port dû pour 15 c.
Le port local de Paris à Paris avait déjà connu la Prime à l'affranchissement depuis le 1ᵉʳ juillet 1853.
Evidemment, les mêmes causes engendrant les mêmes effets, les lettres locales affranchies devinrent en peu de temps plus nombreuses.
De plus, jusqu'à septembre 1871, le tarif local proprement dit était le même depuis 1830. Avec la fin de la guerre franco-prussienne et le besoin pour le gouvernement de payer les dépenses liées à la défaite, les tarifs de la poste augmentèrent en local comme en territorial. Enfin, au 1ᵉʳ janvier 1876, un nouveau et ultime tarif local apparaît. Comme en 1863, ce ne sont pas les tarifs qui changent, mais la grille de poids.
Le tarif local prend fin au 31 mars 1878, avec l’uniformisation des tarifs territorial et local le 1er avril 1878.
Port payé 1863-1878
Lettres circulant dans la commune du bureau
1863 : Lettre jusque 10 g de et pour LANDRECIES.
1863 : Lettre jusque 10 g affranchie à 10 c de et pour BOUCHAIN (tarif du 01/01/1863).
1871 : Lettre de et pour LE CATEAU affranchie à 10 c avec 2 timbres à 5 c au type Bordeaux.
1871 : Lettre de moins de 10 g de et pour JEUMONT, affranchie avec un 10 c au type Siège de Paris. Ce timbre a été émis le 11 octobre 1870, mais n'a été envoyé dans les Départements qu'en février 1871. Il a servi sans complément sur le courrier local jusqu'au 31 août 1871. En effet, au 1ᵉʳ septembre, le tarif local pour une lettre simple passait à 15 c.
1876 : Lettre jusque 15 g affranchie à 15 c de et pour LE CATEAU (tarif du 01/01/1876).
1877 : Lettre de et pour DOUAI affranchie à 15 c.
1866 : Lettre jusque 20 g affranchie à 20 c de et pour ROUBAIX (tarif du 01/01/1863).
Les lettres affranchies circulant entre 2 bureaux de poste de la même commune
1865 : Lettre pesante jusque 20 g et affranchie à 20 c du quartier de MOULINLILLE pour LILLE. Les lettres circulant à l'intérieur d'une même ville et même entre 2 bureaux de poste bénéficiaient du port local.
1873 : Lettre jusque 10 g affranchie à 15 c (tarif du 01/09/1871). Cette lettre a été mise à la boîte du bureau de la gare de LILLE. Or, toutes les lettres mises dans cette boîte devaient normalement partir par le train et donc ne devaient pas être destinées à LILLE même. Dans ce cas précis, la lettre est destinée au quartier de FIVES (possédant un bureau de poste). Le pli a donc été ramené au bureau central qui a oblitéré le timbre-poste, car les bureaux de gare ne possédaient pas de losange Gros Chiffres. Cette lettre a enfin transité par le bureau de FIVES.
1876 : Lettre affranchie à 15 c (tarif du 01/01/1876) du bureau de LILLE Quartier PLACE ST MARTIN pour la commune rurale de ST ANDRE LES LILLE dépendant du bureau central de LILLE. A partir de 1876, le type des timbres-poste change. La Cérès cède la place au type SAGE.
Les lettres déposées dans les boîtes mobiles des gares relevées par les ambulants pour la ville où se trouvait la gare risquaient un retard en plus d'être taxées par erreur comme lettres territoriales insuffisamment affranchies. Depuis le 15 septembre 1855, l'Administration demandait aux agents des ambulants d'apposer sur ce genre de lettre le nom de la gare où la correspondance avait été récupérée. On rencontre souvent la mention "Boîte de…" Le bulletin mensuel n° 70 de 1861, rappelle cette règle.
1871 : Les lettres postées dans les bureaux de quartier vers les communes rurales de la circonscription postale de LILLE bénéficiaient aussi du port local.
Lettre mise à la boite du bureau du Quartier PLACE ST MARTIN vers le hameau de THUMESNIL (Hameau de la commune de FACHES) desservi par le bureau de LILLE.
1868 : Lettre affranchie à 10 c (tarif du 01/01/1863) mise à la boîte mobile de la gare de LILLE et traitée par l'Ambulant LILLE-PARIS. La lettre étant pour le quartier de FIVES et afin qu'elle ne soit pas taxée, l'agent du bureau ambulant a indiqué la mention "Boite de Lille".
1875 : Lettre affranchie à 15 c (tarif du 01/09/1871) de LILLE pour FIVES.
Sur cette lettre, on peut lire en haut à gauche la mention "Boite Lille".
1872 : Lettre pesante jusque 20 g et affranchie à 25 c du quartier de la Place St MARTIN pour le quartier de FIVES à LILLE.
Les lettres affranchies circulant entre l'arrondissement rural du bureau
1871 : Lettre de BERGUES pour le village de STEENE situé dans le même Arrondissement rural. Cette lettre a été jetée dans la boîte mobile de la gare de BERGUES.
Toutes les lettres se trouvant dans cette boîte devaient emprunter la ligne DUNKERQUE-HAZEBROUCK et étaient prises en charge par le convoyeur-station de cette ligne.
Or, STEENE (commune dépendant de BERGUES) ne se trouve pas sur cette ligne. De ce fait, la lettre a emprunté le train jusqu'à HAZEBROUCK où elle a été remise au bureau de la gare puis au bureau d’HAZEBROUCK même qui a oblitéré le timbre. Cette lettre a ensuite été remise au convoyeur station qui allait dans le sens HAZEBROUCK DUNKERQUE. Arrivée à BERGUES, la lettre a pu enfin être remise à son destinataire par le facteur rural desservant STEENE.
Cette lettre a donc fait un parcours territorial (de bureau à bureau) alors qu’elle était locale.
1867 : Lettre jusque 10 g de COUSOLRE pour BOUSIGNIES prise en charge et remise à son destinataire par le facteur rural pendant sa tournée (timbre OR).
Cette lettre provient de COUSOLRE, or cette commune possèdait un bureau de poste depuis 1864.
Le bureau de COUSOLRE desservait 4 communes rurales. Il est probable que le facteur rural était aussi le facteur local et qu'il distribuait le courrier aussi bien dans les communes rurales que dans la commune siège du bureau de poste.
1870 : Lettre mise à la boite du village de SAULZOIR pour SOLESMES.
Cette lettre pesant plus de 10 g a été affranchie à 20 c (tarif du 01/01/1863).
1870 : Lettre jusque 10 g affranchie à 10 c d'AULNOYE (lettre-timbre D) vers PONT SUR SAMBRE.
1878 : Lettre postée à DOUAI pour la commune rurale de CUINCY.
Affranchissement à 15 c pour une lettre jusque 10 g (tarif du 01/01/1876).