Censure du courrier des soldats alsaciens-lorrains 1917.

Depuis le début de la 1ère Guerre mondiale, et la mobilisation allemande en août 1914, le courrier des militaires originaires du territoire impérial d’Alsace-Lorraine (Reichsland Elsass-Lothringen) a fait l’objet de règles plus restrictives. En mars 1917, ces règles vont se durcir encore plus.

La situation avant mars 1917.

Fin 1916, début 1917, la propagande mise en place par la France et l’Angleterre a réussi à provoqué une agitation des esprits plus notable qu’avant en Alsace-Lorraine, mais aussi sur le front et parmi les soldats alsaciens-lorrains qui combattent dans les troupes du Reich. Cette agitation a été constatée par les services de renseignements allemands ainsi que par le contrôle postal.

En effet, le courrier des soldats alsaciens-lorrains faisait l'objet d'un contrôle postal plus poussé que celui des soldats d'origine allemande, même si ce contrôle demeurait aléatoire.

Lettre d’un soldat alsacien de la 101ème Division d’infanterie (Frontière entre la Serbie et la Grèce) remise à la Feldpoststation 241, le 14 février 1916. Destinée à l’usine sidérurgique de Rombas (Rhombacher Hüttenwerke), elle a été ouverte et contrôlée par le centre de contrôle postal de Metz.

Marque "Metz P(ost). K(ontrolle). Geprüft U(nd) zu befördern" (Metz contrôle postal, vérifié et à acheminer).

Etiquette de fermeture "Militärischerseits unter Kriegsrecht geöffnet in Metz" (Ouverte à Metz pour raisons militaires et selon le droit de la guerre).

Dans le détachement d’Armée B (ex-Armee-Abteilung Gaede) occupant la Haute-Alsace, les soldats et sous-officiers ne pouvaient écrire à leur proches que 2 fois par semaine (cartes et lettres ouvertes). Ces soldats ne pouvaient pas utiliser la poste civile, mais devaient remettre leur courrier à leur unité qui le regroupait et l’envoyait à un officier des renseignements chargé de le lire. Le courrier était ensuite remis à la poste militaire [1].

Dans d'autres unités comportant des soldats d'origine alsacienne-lorraine, le chef d'unité pouvait lire le courrier de ses soldats avant la remise de ce dernier à la Feldpost. Cette pratique a été d'ailleurs interdite par le Ministère de la guerre le 21 décembre 1916.

Le Haut Commandement allemand constate qu’en Haute-Alsace (plus particulièrement en zone des opérations), le secret militaire pouvait être violé par le biais du courrier des soldats et que plusieurs cas de désertion ont été provoqués par le courrier que les soldats alsaciens-lorrains recevaient de leurs proches.

Il arrive à la conclusion que l’ensemble du courrier de ces soldats doit être contrôlé de manière plus stricte. Cependant, il constate aussi que les centres de contrôle postal existants (Postüberwachungsstellen) sont incapables de prendre en charge ce surcroit de travail, faute d’effectif et qu’il est impossible de créer de nouveaux centres pour la même raison.

La conclusion de cet échange est que le contrôle postal doit être réalisé au sein des unités.

Le règlement du 20 mars 1917.

Ainsi, le 20 mars 1917 [2], le Ministère de la guerre publie le règlement 1426/17 qui va renforcer le contrôle du courrier des militaires alsaciens-lorrains. Ce règlement est justifié par "l’excitation systématique et croissante de la population alsacienne-lorraine" par les pays de l’Entente. Il est considéré comme nécessaire pour "protéger les alsaciens et les lorrains se trouvant sur le front de l’influence nuisible du courrier provenant de leur terre natale".

Dans l’introduction de ce règlement, on apprend que 5% environ du courrier alsacien-lorrain à destination des soldats était contrôlé et qu’environ 90% de cet échantillon comportait aux yeux des autorités des éléments répréhensibles. Ce qui en résultait, toujours aux yeux des autorités, qu’une grande partie du courrier alsacien-lorrain arrivait aux troupes sans être contrôlé tout en comportant des éléments répréhensibles.

Le ministère de la Guerre reconnaît ensuite qu’il n’est pas possible de demander aux centres de contrôle postal existants d’augmenter la charge de travail et que donc une partie du contrôle doit être décentralisée. Les centres de contrôle postal devaient néanmoins garder la maintenance des listes de soldats alsaciens-lorrains suspects et la collecte de preuves contre ces derniers.

Quoiqu’il en soit, ce règlement s’articule autour de 2 parties :

- Le courrier provenant d’Alsace-Lorraine vers les militaires.

En synthèse:

• Tout le courrier d’Alsace-Lorraine destiné aux militaires devait être remis ouvert et devait être contrôlé.

• Les centres de contrôle postal déjà existants devaient s’efforcer par tous les moyens d’augmenter le pourcentage de lettres qu’ils devaient vérifier eux-mêmes.

• Tout le courrier non contrôlé par les centres de contrôle postal devait porter l’empreinte d’un tampon spécial "Pr." en rouge pour l’identifier comme provenant du territoire impérial et devait être remis au bureau de poste militaire pour l’acheminement.

• Les Hauts Commandements d’Armée veillaient à ce que, en fonction du nombre d’alsaciens-lorrains dans leur zone et dans la mesure où les centres de contrôle postal n’étaient pas suffisants, des "centres de contrôle postal auxiliaires" (Postüberwachungshilfsstellen ou P.Ü. H. St.) soient constitués par les Corps d’Armée ou les Divisions. En aucun cas, le contrôle ne pouvait être confié aux supérieurs hiérarchiques directs des soldats.

• Si possible, le personnel de ces centres de contrôle postal auxiliaires devait être composé de soldats ou d’officiers en convalescence ou en garnison. Aucun poste ne devait être créé à cette fin.

Le tampon "Pr." rouge qui est évoqué dans ce paragraphe n’est donc pas une marque de censure, mais plutôt une indication de non-censure. Quand il est apposé par un centre de contrôle postal en Alsace-Lorraine, il indique que le courrier n’a pas pu être contrôlé au départ, mais qu’il doit l’être à l’arrivée par un centre de contrôle postal auxiliaire ou centre de contrôle postal d’Armée.

L’abréviation "Pr." signifie "Prüfungsstelle", soit centre d’examen [du courrier].

6 décembre 1917, carte postée à STRASBOURG. La Postüberwahungsstelle de STRASBOURG a apposé son tampon "Pr/SB", mais n'a pas contrôlé la carte. Le contrôle a eu lieu au sein de la 1ère Division d'infanterie de réserve bavaroise dont dépendait le 3ème Régiment de réserve bavarois.

Afin de repérer plus facilement où la marque "Pr." avait été apposée, les centres de contrôle postal alsaciens-lorrains y ont fait figurer leurs initiales :

Colmar : Pr/C

Haguenau : Pr/H

Metz : PR (sans autre indication)

Mulhouse : Pr/M

Sarrebourg : Pr/Srbg.

Sarreguemines : Pr/Srgd.

Strasbourg : Pr/SB

St Louis : Pr/L

Thionville : PR (sans autre indication)

Wissembourg : Pr/W

Concernant la première partie du règlement, on peut donc rencontrer habituellement 3 cas de figure :

• Le courrier contrôlé au départ par un des 10 centres de contrôle postal alsaciens-lorrains portant donc une de leur marque de censure;

• Le courrier non contrôlé au départ portant la marque "Pr" ainsi qu’une marque de contrôle d’un centre de contrôle postal à l’arrivée (en Allemagne ou sur le Front);

• Le courrier non contrôlé au départ portant l’empreinte du tampon "Pr" et sans marque de contrôle apparent à l’arrivée.

- Le courrier envoyé par les militaires alsaciens lorrains.

• Tout le courrier posté par les militaires alsaciens-lorrains de la zone des Armées ou des Gouvernements Généraux devait être envoyé par les unités concernées aux centres de contrôle postal auxiliaires des Divisions ou de Corps d’Armée ou à un centre de contrôle postal d’Armée et contrôlés par ceux-ci.

Les militaires devaient donc remettre le courrier à leur unité et non plus directement à la Feldpost.

Tous manquements à cette règle devaient être punis.

• Les unités non rattachées à un bureau de poste militaire devaient envoyer le courrier à contrôler directement au centre de contrôle postal de STASBOURG.

Il était donc recommandé de placer ces centres de contrôle postal auxiliaires à des endroits adaptés afin d’éviter autant que possible des retards ou une charge supplémentaire pour la Feldpost.

Concernant la 2ème partie du règlement, on rencontre 2 cas de figure :

• Le courrier contrôlé au départ par un centre de contrôle postal auxiliaire installé dans une Division où les Corps d’Armée (Postüberwachungshilfsstellen), ou un centre de contrôle postal des Armées (Postüberwachungsstellen) dans la zone des étapes, en Alsace Lorraine, ou en Allemagne.

Certaines Armées ayant des contingents d’alsaciens-lorrains peu importants ont décidé de faire contrôler le courrier par leur propre centre de contrôle postal situé dans la zone d’étapes. Les centres de contrôle postal auxiliaires n’y ont donc pas été installés.

• Le courrier contrôlé à l’arrivée par un centre de contrôle postal alsacien-lorrain.

22 mai 1917. Carte d’un marin lorrain en poste au port de Wilhelmshaven. Contrôle au départ par le centre de contrôle postal de Wilhelmshaven : marque "militärisch geprüft" (Contrôlé militairement). L’expéditeur a cru bon de rajouter sous "Feldpost" la mention "Elsass-Lothringen".

4 août 1917, Carte d'un soldat alsacien soigné à l'hôpital militaire n° 124 de LIBAU (LIEPAJA, Liltuanie), traitée par la Feldpoststation 161.

La carte a été examinée par le centre de contrôle postal auxiliaire de LIBAU, cachet "Postüberwachungshilfsstelle A/Deutsche Feldpost 161".

24 août 1917, carte pour un soldat territorial en poste à la Kommandantur 221 desservie par le bureau de poste militaire n° 195 (Deutsche Feldpost 195).

Ce bureau se trouvait en Ukraine. Le centre de contrôle postal de COLMAR n’a pas contrôlé la carte, mais a frappé son tampon "Pr./c.". Contrôle à l’arrivée, par le centre de contrôle postal auxiliaire n° 195 : timbres "Überwachungshilfsstelle Nr 195" + "GEPRÜFT".

Ce règlement se termine par la demande aux Commandants d’informer leurs soldats originaires d’Alsace-Lorraine sur les dispositions susmentionnées et de leur faire clairement comprendre "sous une forme appropriée, que dans les conditions récentes, les difficultés ne peuvent être évitées aux alsaciens-lorrains bien intentionnés, et que ces difficultés doivent être endurées dans le respect des intérêts patriotiques généraux".

Il était demandé également de s’opposer à toute plainte d’anciens allemands vivant dans le territoire du Reich (en particulier les femmes d'officiers, les fonctionnaires) et de leur préciser que la situation générale ne permettait aucune exception.

Les suites à ce réglement.

Conscient que ce règlement impliquait beaucoup d’efforts, du temps a donc été laissé aux troupes pour mettre en place ce contrôle postal. Ainsi, la mise en place des centres de contrôle postal auxiliaires dans les Divisions et les Corps d’Armée devait avoir été réalisée pour fin juin 1917. Le 17 mai 1917, le Generalquartiermeister demandait que ces centres soient identifiés avec le numéro de Feldpost de leur Division ou leur Corps d’Armée.

Comme on pouvait s’y attendre, certains centres de contrôle postal en Alsace-Lorraine ont fait valoir leur manque de moyens pour pouvoir surmonter cet effort supplémentaire. Dans un rapport de juin 1917 [3], le centre de contrôle postal de Thionville (Diedenhofen), par exemple, signale qu’il n’emploie que 36 contrôleurs (sur les 52 prévus) et qu’il ne peut examiner plus de courrier. Il ne pourra contrôler qu’au maximum 5% du courrier entrant, mais plus régulièrement que 1% seulement.

Comme prévu, les centres de contrôle postal auxiliaires et les centres de contrôle postal d’Armée ont pris le relais. Globalement le taux de contrôle était important. Nous n’avons pas de statistiques de tous les centres de contrôle postal, mais l’exemple de la 75ème Division de Réserve sur le Front de l’Est et sa Postüberwachungshilfsstelle n° 959 est assez parlant [4].

Malgré tout, une très faible partie du courrier passait entre les mailles du contrôle, ce qui peut expliquer que certaines lettres ou cartes vers le Front ne comportent que la marque "Pr" apposée dans un centre de contrôle postal alsacien-lorrain.

27 juillet 1917. Carte envoyée par un soldat d’une unité de mitrailleuse du 60ème Régiment de réserve dépendant de la 221ème Division d’Infanterie en repos dans les Flandres occidentales.

Destinée à une habitante de STRASBOURG, la carte a été contrôlée au départ par le centre de contrôle postal auxiliaire de cette Division, timbre "Geprüft ! P.Ü. Hst".

Très peu de temps après la mise en place de ce règlement, les soldats d’origine allemande, mais dont les familles vivaient en Alsace-Lorraine se sont aussi plaints de se voir concernés par le paragraphe 2 du règlement.
Le Ministère de la Guerre s’est donc senti obligé le 15 mai 1917 de publier une note expliquant ce qu’il entendait par soldats "alsaciens-lorrains" ou "du territoire impérial" (Reichsland). [5]
"Afin d’éliminer toute différence d’interprétation, il est déterminé que le terme doit être compris comme désignant les soldats dont les parents sont alsaciens-lorrains, c’est- à-dire des parents de nationalité alsacienne-lorraine. Par conséquent, cela n’inclut pas les soldats anciens allemands qui se trouvaient en Alsace-Lorraine au début de la guerre et qui y ont été enrôlés, ni ceux qui ont simplement acquis la nationalité alsacienne parce que leurs parents anciens allemands sont nés en Alsace-Lorraine (par exemple, comme officiers ou fonctionnaires). Le but de cette disposition est de superviser le courrier des soldats qui de par leur origine pourrait avoir une mentalité douteuse".
Cette note affirme à nouveau que le courrier d’Alsace-Lorraine vers le Front qu’il provienne de famille d’anciens allemands ou d’alsaciens lorrains doit être contrôlé.
Enfin, en plus de subir un contrôle postal, les soldats alsaciens-lorrains pouvaient aussi voir leur courrier retardé, car certaines unités préféraient attendre d’avoir une quantité importante de courrier à envoyer aux centres de contrôle postal auxiliaire ou d’Armée plutôt que d’envoyer des petites quantités au coup par coup.

Conclusions.
Ce type de contrôle centré uniquement sur une population et des soldats rajouté à d’autres mesures a probablement eu l’effet inverse de celui recherché.
En août 1917 [6], le Haut-Commandement du Détachement d’Armée Woyrsch alerte le Commandant en Chef du Front de l’Est sur les effets des mesures prises à l’encontre des soldats alsaciens-lorrains. Ce détachement d’Armée était très concerné par le sujet puisque depuis mai 1917, on lui demandait d’intégrer dans ses unités des alsaciens-lorrains considérés comme douteux provenant du détachement d’Armée B (Haute-Alsace) en échange de soldats allemands ou polonais de la même tranche d’âge qu’il devait renvoyer sur le front occidental.
Dans ce rapport, il signale que "L’expérience a montré que ces mesures ont eu un effet néfaste sur l’état d’esprit des troupes d’origine alsacienne-lorraine. En conjonction avec d’autres dispositions de ce type, les hommes ont l’impression d’être traités comme des soldats de second ordre". Plus loin, il est dit que le nombre de déserteurs a augmenté depuis la mise en place d’un contrôle postal plus sévère. Ainsi de janvier à mars, on pouvait dénombrer environ 1 déserteur alsacien-lorrain par mois, alors qu’en avril (mise en place des dispositions du règlement), on passe à 6 puis 3 en mai, 4 en juin et 11 en juillet. Ce rapport se termine par : "Il est donc demandé aux autorités supérieures de veiller à ce que les mesures d’exceptions concernant le contrôle et la distribution des lettres applicables aux alsaciens-lorrains soient abrogées dans les meilleurs délais."
Un autre rapport de la Direction Impériale de la Poste de STRASBOURG indique que le contrôle effectué sur 80% du courrier d’Alsace-Lorraine passant dans les centres de contrôle postal auxiliaires montre que "les lettres envoyées de l’Alsace-Lorraine, si elles ne sont pas directement hostiles à l’Allemagne, elles ne sont pas d’un caractère amical non plus. Un contrôle plus strict de l’échange de lettres d’Alsace-Lorraine est donc nécessaire, même au risque que le faible pourcentage de personnes bien intentionnées en souffre". Si l’on reprend les statistiques de la 75ème Division de Réserve, on peut voir qu’en moyenne entre juin et octobre 1917, seulement 0.2% des lettres sont considérées comme inadmises, ce qui est très peu. Ce pourcentage, même s’il n’est pas représentatif de toutes les Divisions, diffère donc beaucoup du constat fait par le Ministère de la guerre ou le centre de contrôle postal de STASBOURG.
Le courrier inadmis provenant d’Alsace-Lorraine non contrôlé au départ, était saisi et renvoyé par les centres de contrôle postal (auxiliaires ou d’Armée) au centre de contrôle postal de STRASBOURG qui le réexpédiait au centre de contrôle postal d’origine du courrier. Ce dernier était identifié grâce aux initiales dans le tampon « Pr. ». Le courrier inadmis provenant du front était saisi par les centres de contrôle postal (auxiliaires ou d’Armée). Pour les cas mineurs, une demande de renseignement été faite au chef de compagnie du soldat concerné.
Pour les cas les plus graves, le courrier partait aux services de renseignements qui diligentaient une enquête si besoin.
Les objets postaux saisis montrent effectivement beaucoup de petits cas de transgression du règlement militaire, comme l’indication précise par le soldat du lieu d’affectation de son unité. Ils montrent aussi des plaintes contre la mauvaise qualité ou le manque de nourriture ou le manque ou l’absence de permission permettant de revoir les proches en Alsace-Lorraine. Ces plaintes ou transgressions se retrouvent également dans le courrier des soldats d’origine allemande.

Certaines correspondances, enfin, montrent un manque de considération de la part des soldats ou les officiers d’origine allemande ressenti par les soldats alsaciens-lorrains.
Tous ces contrôles et leurs conséquences éventuelles nécessitaient un suivi administratif important, alors que les autorités allemandes manquaient de moyens humains.
Quoiqu’il en soit, le 20 octobre 1917 [6], le Ministère de la Guerre décide d’abroger en partie le règlement du 20 mars 1917:
"L’examen des lettres envoyées par les soldats d’origine alsacienne et lorraine, qui dure maintenant depuis 6 mois, n’a suscité que peu de contestations. Pour cette raison, les dispositions relatives à leur examen - section II - figurent dans l’ordonnance du 20 mars 1917 n° 1426/17 g. A1 - sont abrogées. L’inspection du courrier en provenance d’Alsace-Lorraine effectuée par les centres de contrôle postal ou les centres de contrôle postal auxiliaires selon la section I de l’ordonnance du 20.3.1917 reste en vigueur".

Le contrôle postal sur le courrier provenant d’Alsace-Lorraine continuant, les tampons « Pr. » sont restés en service jusqu’à la fin de la guerre.
Les centres de contrôle postal auxiliaires ont vu leur effectif se réduire, mais n’ont pas disparu, car ils continuaient à contrôler le courrier provenant d’Alsace-Lorraine qui n’avait pas été contrôlé au départ et ainsi qu’une certaine partie du courrier provenant du front, notamment pour les soldats alsaciens-lorrains considérés comme douteux.

Pour conclure, ce règlement de mars 1917 a provoqué la mise en service d’un nombre limité de tampons spéciaux en service dans les 10 centres de contrôle postal en Alsace-Lorraine. Il a aussi initié la création de centres de contrôle postal auxiliaires dans les Divisons ou Corps d’Armée où se trouvaient des alsaciens et lorrains. Ces centres ont utilisé des marques de contrôle en nombre plus important.

Vous pourrez trouver ci-dessous un tableau reprenant les cachets "Pr." utilisées dans les 10 centres de contrôle postal d’Alsace-Loraine. Ce relevé est une photo à un instant T de ce qui a été vu. Nul doute que des améliorations de date sont possibles. D'ailleurs l'Union Marcophile et son atelier Marques d'Armées tient à jour une réactualisation de ce relevé.

02/02/1918-04/11/1918

22x16 mm. Rouge.

COLMAR

18/04/1917-30/09/1918

24x19 mm. Rouge.

21/09/1917-25/09/1918

22x18 mm. Rouge.

01/09/1918- 09/09/1918

22x18 mm. Rouge.

Le 1er type est le plus grand. Le c est suivi d’un point.

Le 2ème type comporte un c aligné sur le P. Ce c mesure 3 mm en hauteur.

Le 3ème type présente un c aligné sur le r. Ce c mesure 4 mm en hauteur.

Le 4ème type présente aussi un c aligné sur le r. Ce c étroit mesure 5 mm en hauteur.

THIONVILLE DIEDENHOFEN

05/04/1917- 10/09/1917

Ø 25 mm. Rouge.

14/02/1918

Ø 25 mm. Noir.

HAGUENAU HAGENAU

16/04/1917-18/04/1917

24x18 mm. Rouge.

21/06/1917-08/09/1918

23x22 mm. Rouge.

METZ

18/04/1917-08/11/1918

Ø 25 mm. Rouge.

On peut rencontrer des exemplaires à cercle plein présentant des traces d’un double cercle, mais il s’avère qu’il s’agit d’un seul et même tampon appliqué plus ou moins fortement.

MULHOUSE MÜLHAUSEN

12/06/1917-31/10/1918

Ø 25 mm. Rouge, violet.

24/04/1917-06/05/1917

24x18 mm. Rouge.

SARREGUEMINESSAARGEMÜND

18/04/1917

Ø 29 mm. Rouge.

23/04/1917-17/10/1918

Ø 29 mm. Rouge.

29/05/1917-21/10/1918

Ø 30 mm. Rouge.

STRASBOURGSTRASSBURG

18/05/1917-10/10/1918

Ø 25 mm. Rouge.

11/05/1917-19/06/1917

Ø 25 mm. Rouge.

04/06/1917

Ø 25 mm. Rouge.

WISSEMBOURGWEISSENBURG

25/06/1917-31/07/1918

24x18 mm. Rouge.

[1] Hauptstaatsarchiv Stuttgart M 30_1 Bü 106. Armee-Abteilung B, Armeeoberkommando. Abt. I Nr. 506 geh.

[2] Hauptstaatsarchiv Stuttgart M 33_2 Bü 484. Kriegsministerium, Verfügung Nr. 1426/17 g A1.

[3]Hauptstaatsarchiv Stuttgart M 30_1 Bü 20. Kommandantur der Festung Diendenhofen, 29/06/1917.

[4]Generallandesarchiv Karlsruhe. 456 F7 Nr 30. Postüberwachungshilfsstelle 959. Statistik.

[5]Hauptstaatsarchiv Stuttgart M 33_2 Bü 484. Kriegsminiterium Nr. 3216/17. g A1, 15/05/1917.

[6]Hauptstaatsarchiv Stuttgart M 30_1 Bü 73. Armeeabteilung Woyrsch. Stimmung der Truppe, 06/08/1917

[7]Hauptstaatsarchiv Stuttgart M33_2 Bü 484. Kriegsministerium Nr. 5224/17. g A. M, 20/10/1917.

15/08/1917-19/10/1918

Ø 25 mm. Rouge

01/05/1917-02/05/1917 24x18 mm. Noir.

21/05/1917-02/01/1918

23x13 mm. Rouge, violet.

25/04/1917-12/09/1918

Ø 30 mm. Rouge.

SARREBOURGSAARBURG

ST LOUIS ST LUDWIG