La poste d'étapes
Fonctionnement et tarifs postaux
Le contrôle postal.
L’ouvrage sur les "lois de la guerre continentale" (Kriegsbrauch im Landkrieg) publié en 1902 par le service historique du Grand Etat-Major allemand et diffusé aux officiers indique dans la partie concernant les relations entre les populations des territoires envahis et l’armée occupante que : "Il est à peine besoin d'insister sur la nécessité d'interrompre ou de supprimer les correspondances par voie ferrée, la poste et le télégraphe ou au moins d'exercer sur elles la surveillance la plus sévère. La bienveillance et l'humanité du commandement sauront faire un juste départ [sic] entre ce qu'exige la guerre et les besoins d'une population, et mettre ces éléments en harmonie".
Dans ces conditions et dès le début de l’occupation, les troupes d’occupation ont soit interdit purement et simplement le courrier civil, soit l’ont autorisé, mais avec un contrôle postal qui n’a pas démarré immédiatement. Le courrier était déposé ouvert dans les Commandantures qui le transmettaient aux centres de contrôle postal (Postüberwachungsstellen).
Les prérogatives des centres de contrôle postal militaires installés dans les territoires occupés concernant le courrier sont assez mal connues du fait du manque d’archives à consulter.
Quoi qu'il en soit, quelques documents peuvent nous permettre d’avoir un bon aperçu de leur travail.
Une note de service du Haut Commandement de la 6ᵉ Armée (N° 41740/5453 G.F.P) daté du 28 février 1916 nous donne les différentes attributions de son centre de contrôle postal.
"Pour l'examen de l’ensemble des envois postaux admissibles selon les dispositions existantes sortant ou entrant dans la zone de l'Armée, un centre de contrôle postal de la 6ᵉ Armée est créé à Valenciennes (P.Ü.St 6). Il est subordonné à l'Inspection d'étapes. Le personnel est à recruter parmi la compagnie auxiliaire d'étapes sous la direction du Capitaine HINTZE, qui avait la charge jusqu'à maintenant du centre de contrôle postal de l'Inspection d'étapes. Le domaine d'activité du centre de contrôle postal de la 6ᵉ Armée comprend :
1.) L’examen et l’acheminement des lettres et cartes des habitants de la zone occupée vers les prisonniers de guerre et vice versa (aussi vers ceux qui se trouvent dans des hôpitaux militaires ou au travail dans la zone occupée).
2.) La transmission d’informations sur les prisonniers de guerre et habitants de la zone occupée.
3.) L’examen et l’acheminement de la correspondance officielle des services publics français dans la zone occupée.
4.) L’examen et l’acheminement de la correspondance d'affaires admise des personnes civiles dans la zone occupée.
5.) L’examen et autres traitements du courrier des militaires ou des personnes civiles réclamés par la poste ou d’autres services.
6.) L’examen et l’acheminement des télégrammes de et pour des personnes civiles dans la zone occupée".
Après le contrôle postal, le courrier était dirigé vers son destinataire. Si ce dernier habitait dans la même zone des étapes, le courrier aboutissait dans la Commandanture de la commune du destinataire. Si le courrier était à destination d'un habitant dans la zone d'étapes d'une autre Armée, il était contrôlé une seconde fois.
On remarque ainsi que le début et la fin de la chaîne sont toujours une Commandanture (d’étapes ou locale). C’est celle du point de départ du courrier qui transmet le courrier via la Feldpost au centre de contrôle postal et c’est celle dont dépend le domicile du destinataire qui le lui transmet une fois les contrôles postaux effectués.
Le transport du courrier incombait à la poste militaire, mais comme celle-ci ne pouvait pas apposer de marque postale sur le courrier, le courrier est rarement daté. Ce sont les centres de contrôle postal qui devaient annuler les affranchissements.
Les centres de contrôle postal se chargeaient du contrôle militaire et donc recherchaient dans les correspondances des secrets militaires potentiels ou des contraventions aux règlements postaux en vigueur dans les étapes. Des services administratifs tels que la Bankaufsichtsstelle, la Zivilverwaltung et la Bergverwaltung pouvaient, eux aussi, en complément, effectuer d'autres contrôles administratifs ou comptables. Ils laissaient, eux aussi, des marques de contrôle sur le courrier.
Le temps d’acheminement était plus ou moins long en fonction des contrôles qu’il avait à subir, du nombre de points de passage qu’il avait à parcourir et enfin des périodes dans lesquelles il circulait. Le délai d’acheminement d’au moins 4 jours est finalement assez courant. De plus, il pouvait arriver que sur certaines périodes, l’acheminement du courrier des étapes soit complètement suspendu comme du 4 au 19 mars 1918 dans la zone d’étapes de la 6ᵉ Armée.
Les types de contrôle concernant le courrier d’étapes étaient les mêmes que ceux effectués sur le courrier militaire. Il reposait donc sur la recherche d’informations militaires ou tout au moins pouvant nuire à l’Allemagne, mais aussi sur le contrôle du bien fondé, lié à "l’intérêt allemand", de la correspondance.
Le premier service postal d’étapes a été mis en place "à titre d’essai" le 15 décembre 1914 par la 4ᵉ Armée (Belgique). Pour les territoires occupés français et l'Arrondissement de VALENCIENNES en particulier, cela n'a pas été aussi rapide. Une instruction de l’Inspection d’étapes de la 6ᵉ Armée du 29 mai 1915 (Befehl VI N° 19061) indique bien que le courrier entre habitants de la zone d’étapes étaient interdit, mais qu’il pouvait exister des exceptions comme le courrier commercial qui devaient cependant être validées par l’Inspection d’étapes.
Suite à la Directive n° 54 de janvier 1917, les centres de contrôle postal ont tous été identifiés par un numéro dès le 15 février 1917.
3 centres de contrôle postal se sont succédé à VALENCIENNES :
- “Postüberwachungsstelle der 6. Armee”: dépendait de l’Inspection d’étapes de la 6ᵉ Armée. Elle a quitté VALENCIENNES le 30 septembre 1916 pour rejoindre TOURNAI (Belgique). Devient Postüberwachungsstelle 40 en février 1917. Elle a néanmoins continué à contrôler le courrier des cantons de ST AMAND-LES-EAUX et de CONDE-SUR-L'ESCAUT.
- “Postüberwachungsstelle der 1. Armee”: dépendait de la 1ʳᵉ Armée. Elle est arrivée à VALENCIENNES le 1ᵉʳ octobre 1916. Elle est souvent nommée “Militärische Ueberwachungsstelle des Post-und Güterverkehrs der 1. Armee”. (centre de contrôle militaire du trafic postal et de marchandises de la 1ʳᵉ Armée). Elle a quitté VALENCIENNES pour CHARLEVILLE le 18 avril 1917. Elle est devenue Postüberwachungsstelle 36 en février 1917.
- “Postüberwachungsstelle n°39" (P.Ü.St 39) dépendait de la 2ᵉ Armée. Installée à ST QUENTIN, elle a déménagé à MAUBEUGE puis VALENCIENNES où elle arrive en avril 1917. Elle y reste jusqu'à septembre 1918.
Bien qu’installée à MONS, la Postüberwachungsstelle n° 31 dépendant de la 17ᵉ Armée depuis mars 1918 a aussi contrôlé du courrier provenant de communes de l’arrondissement.
DENAIN vers LILLE (6ᵉ Armée). Lettre contrôlée par le centre de contrôle postal de la 6ᵉ Armée qui a apposé son cachet “Zulässig Postüberwachungsstelle 6. Armee”. L’affranchissement à 10 Pf/10 c est valable pour une lettre jusque 20 g (tarif du 15/12/1914).
ANZIN (6ᵉ Armée) vers CAMBRAI (6ᵉ Armée), le 6 juillet 1916. Lettre jusque 20 g envoyée par la Compagnie des Mines d’ANZIN et examinée par le centre de contrôle postal de la 6ᵉ Armée (cachets “Zulässig Postüberwachungsstelle 6. Armee” et “Postüberwachungsstelle 6. Armee”).
VALENCIENNES à LOURCHES (1ʳᵉ Armée). Bande entourant un courrier de service envoyé par la sous-Préfecture de VALENCIENNES pour le maire LOURCHES.
La 1ʳᵉ Armée a récupéré des cachets de la 6ᵉ Armée qu’elle a fait modifier en changeant le “6” par un “1”.
Les tarifs postaux.
Avec la création de tarifs postaux spécifiques, le Reich a fait surcharger ses timbres-poste d’usage courant.
Ces surcharges étaient spécifiques à chaque zone d’utilisation.
Les timbres surchargés « Belgien » étaient utilisés dans la zone contrôlée par le Gouvernement Général de Belgique. Jusqu'à mi-décembre 1916, ils pouvaient être aussi utilisés dans la zone des étapes occidentales. Les timbres surchargés « Cent. », étaient exclusivement utilisés dans la zone des étapes occidentales. Les timbres-poste du Reich (type Germania non surchargé) comme les timbres-poste de Bavière au type Louis III étaient valables dans toutes les zones. On rencontre les timbres bavarois la plupart du temps dans les zones où se situaient des bureaux de postes bavarois.
Timbre du Gouvernement Général de Belgique
Timbre des étapes
Timbre du Reich
Timbre bavarois
Lettre de LILLE vers ANZIN. S'agissant d'un courrier d'une banque, il a été contrôlé par le bureau de contrôle des banques de LILLE (marque "Inhalt sachlich geprüft"). LILLE se trouvant dans la zone de la 6ᵉ Armée, c'est la Postüberwachungsstelle 40 qui a contrôlé militairement la lettre (marque "Postüberwachungsstelle"). ANZIN se trouvant dans la zone d'étapes de la 2ᵉ Armée, la Postüberwachungsstelle 39 (marque "Geprüft P.Ü.St") qui a contrôlé à l'arrivée ce courrier. Cette enveloppe pesait 18 g et comportait 98 marks. Elle est donc affranchie à 50 Pf soit 20 Pf pour le port jusque 20 g, 20 Pf pour la recommandation et enfin 10 Pf pour l'assurance.
Cette étiquette cartonnée accompagnait un colis postal d’un poids de 2.550 Kg et contenant 49.000 Marks. Ce colis était envoyé par la filiale de CAMBRAI du Crédit du Nord pour la filiale de LILLE. Le tarif de 1906 prévoyait pour les colis postaux vers la France un port de 80 Pf (jusque 5 Kg) et une assurance de 8 Pf par tranche de 240 Marks. Il ne prévoyait pas de recommandation. Le port total de cet objet était donc de 17.20 Marks (ou 21.5 Fr). L’affranchissement comporte 78 timbres à 25 c, mais en a sûrement comporté 86 pour faire 21.5 Fr. Ce colis a été déposé le 17 novembre 1917 au bureau de la 54ᵉ Division d’infanterie (Deutsche Feldpost 721) qui se trouvait à l’époque à CAMBRAI et a été enregistré sous le n° 1762. Le colis a été contrôlé par la Commandanture de CAMBRAI et son bureau des passeports (Passamt).
Même incomplet, cet affranchissement est l’un des plus gros ayant été composé dans la zone des étapes françaises.
La 1ʳᵉ Armée est arrivée dans l’arrondissement de VALENCIENNES le 22 septembre 1916. Son centre de contrôle postal, la « Militärische Ueberwachungsstelle des Post-und Güterverkehrs der 1. Armee", s’est installé à VALENCIENNES le 1ᵉʳ octobre 1916.
Avec la directive n° 54 du Ministère de la Guerre du 16 janvier 1917, les unités militaires ne pouvaient plus indiquer leur lien de rattachement à une Armée. Les centres de contrôle postaux ont donc dû eux aussi faire modifier leurs cachets.
Pour la 1ʳᵉ Armée, on commence à retirer le mot "Armee" des cachets en décembre 1916, puis c'est au tour du "1" dès janvier 1917.
NUREMBERG à VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée), le 16 janvier 1917. Le courrier commercial d’Allemagne vers la zone des étapes devait circuler ouvert. Cette lettre présente un autre cachet de contrôle postal libellé "Zulässig Militärische Ueberwachungsstelle des post- und Gütterverkehrs 1".
NEUVILLE-SUR-ESCAUT vers VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée). Lettre de 40 g affranchie à 25 Pf/25 c (tarif du 15/08/1916). La mention "1. Armee" a été complétement retirée.
La 2ᵉ Armée est arrivée dans l’arrondissement de VALENCIENNES le 19 avril 1917. Son centre de contrôle postal, la Postüberwachungsstelle n° 39, s’est installée à VALENCIENNES.
MAING vers VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée). Lettre de 20 g affranchie à 20 Pf/25 c (tarif du 20/03/1917). Les cachets de contrôle postal “Zulässig Postüberwachungsstelle” et “Ueberwachungsstelle” qui sont utilisés ici sont complètement muets.
LILLE (6ᵉ Armée) vers ANZIN (1ʳᵉ Armée), le 19 décembre 1916. Destinée à la Compagnie des mines d’ANZIN, cette lettre est affranchie à 15 Pf/15 c (tarif du 15 août 1916). Elle a été contrôlée administrativement par la Commandanture de LILLE (KOMMANDANTUR LILLE TECHNISCHER REFERENT). Les timbres bavarois ont été annulés à l’arrivée à VALENCIENNES par le centre de contrôle postal de la 1ʳᵉ Armée (cachet "Militärische Ueberwachungsstelle des Post-und Gütterverkehrs 1. Armee“).
HAULCHIN vers VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée). Lettre jusque 20 g pour le sous-Préfet de VALENCIENNES affranchie à 15 Pf/15 c (tarif du 15/08/1916). Les timbres du Reich ont été annulés par le contrôle postal de la 1ʳᵉ Armée (Militaerische Ueberwachungsstelle des Post – und Gütterverkehrs 1. Armee).
Des étapes de la 6ᵉ Armée vers BRUXELLES, le 17 août 1915. Lettre jusque 20 g contrôlée par l’Inspection d’étapes de la 6ᵉ Armée (cachet "Genehmigt Et. Insp 6.").
La Bavière n'a pas fait surcharger les timbres qu'on utilisait dans les zones d'étapes.
Un accord entre les Etats allemands permettait l'utilisation des timbres du Reich comme des timbres de Bavière sur le courrier des militaires. Ces timbres pouvaient donc se trouver côte à côte sur un même courrier. Le même accord a fonctionné avec le courrier des étapes.
Il est à noter que les allemands imposaient un cours forcé du franc (français ou belge) par rapport au mark, soit 1 mark pour 1, 25 franc. Ce cours a duré pendant toute la guerre.
Au contraire des zones d'occupation en Belgique, les types d'objets postaux admis à circuler étaient très faible dans les territoires français occupés. Seules les lettres et les cartes étaient admises.
Comme on peut le voir, les types d'objets postaux autorisés à circuler sont très restreints. Il existe néanmoins un type d'objet dont il n'est pas fait mention dans les tarifs postaux, mais qui étaient autorisés pour certains services. Il s'agit des envois en valeur déclarée. Leur tarif correspondait au tarif allemand pour l'étranger de 1906.
Le port de la lettre coûtait 20 Pf (25 c) jusque 20 g et 15 Pf (15 c) par tranche de 20 g supplémentaires. A cela, il fallait rajouter une taxe fixe de 20 Pf pour la recommandation et 8 Pf d'assurance par tranche de 100 Marks.
Dès le 1ᵉʳ décembre 1916, les travailleurs civils et leur famille devaient utiliser des entiers postaux affranchis à 10 c libellé Zivilarbeiterpostkarte. Au fil du temps, 4 types d'entier ont été émis.
Le contrôle postal en pratique.
CURGIES vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée). Timbres d’étapes annulés par le cachet "Geprüft P.Ü.St" utilisé par la Postüberwachungsstelle n° 39.
HASNON (6ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée). Lettre de moins de 20 g affranchie 25 c. Double contrôle.
Au départ, “Postüberwachungsstelle” et ”Zulässig 4. Postüberwachungsstelle” par la 6ᵉ Armée. A l’arrivée, "Geprüft P.Ü.St" par la 2ᵉ Armée
Parallèlement à la 1ʳᵉ et à la 2ᵉ Armée, la 6ᵉ Armée occupait toujours une partie de l’arrondissement. Le courrier de ce secteur était contrôlé à TOURNAI (Belgique).
ANZIN (1ʳᵉ Armée) vers PERUWELZ, 12 février 1917. Lettre jusque 40 g affranchie à 20 Pf/25 c. Cette lettre nous montre les effets de la Directive n° 54. En effet, le “1” du cachet de la 1ʳᵉ Armée “Zulässig Postüberwachungsstelle 1.” a été maculé et le n° 40 a été rajouté au crayon au centre du cachet “Postüberwachungsstelle” de la 6ᵉ Armée. Les contrôleurs de la Postüberwachungsstelle n° 40 ont apposé ce numéro seulement durant le mois de février.
CONDE-SUR-L’ESCAUT (6ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée), 22 janvier 1917.
Lettre affranchie à 25 Pf/25 c (jusque 40 g, tarif du 15/08/1916). Contrôle postal à TOURNAI, le 29 janvier 1917 (cachet “POSTÜBERWACHUNGS-STELLE 6. Armee”). Nouveau contrôle à VALENCIENNES (1ère Armée) effectué par la Postüberwachungsstelle n° 36 (cachet “Zulässig Postüberwachungsstelle 1.“).
HERGNIES (6ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée). Cette lettre montre un cachet "Zulässig 3. Postüberwachungsstelle" au lieu de "Zulässig 4. Postüberwachungsstelle".
Chaque censeur examinait le courrier d’une même zone et utilisait le même cachet. Ainsi le "Zulässig 3" était plutôt apposé sur du courrier belge alors que le "Zulässig 4" se trouve exclusivement sur du courrier de l’arrondissement.
Cette interversion de cachets s’explique très certainement par un surcroît d’activité momentané qui aurait obligé certains contrôleurs à se charger du courrier des zones qu’ils ne contrôlaient pas habituellement.
DOUCHY (6ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée). Lettre affranchie avec 2*10 Pf en timbres bavarois et 5 Pf en timbre du Reich, soit un équivalent de 25 c (lettre jusque 20 g).
Les affranchissements mixtes, bien que totalement autorisés, sont peu communs.
QUAROUBLE (Etapes de la 17ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée), le 2 mai 1918.
Lettre jusque 40 g affranchie à 20 Pf/25 c + 15 c, le tout faisant 40 c. Contrôle de la Postüberwachungsstelle n° 31 (timbre à date “POSTÜBERWACHUNGSSTELLE“ et “ZULAESSIG 2! Postüberwachungsstelle X”). A l’arrivée à VALENCIENNES, un nouveau contrôle a été effectué par la 2ᵉ Armée (cachet “Geprüft P.Ü.St”).
Les affranchissements mixtes sont très peu communs.
Plusieurs communes à l’est de l’arrondissement se trouvaient dans la zone des opérations, c'est-à-dire à moins de 30 Km du front. Dans cette zone, les Commandantures locales (Ortskommandantur) examinaient succinctement le courrier. La Feldpost annulait les timbres et convoyait le courrier jusqu’au centre de contrôle postal situé à VALENCIENNES.
MASTAING (zone des opérations du 14ᵉ Corps de Réserve, 1ʳᵉ Armée) vers VALENCIENNES (1ʳᵉ Armée), le 14 avril 1917.
Cachet de la Commandanture locale "Ortskommandantur Mastaing ".
Contrôle postal militaire ("Zulässig Postüberwachungsstelle.") de la 1ʳᵉ Armée.
WAVRECHAIN-SOUS-FAUX (zone des opérations du 14ᵉ Corps de Réserve, 2ᵉ Armée) vers VALENCIENNES (2ᵉ Armée), le 9 mars 1918. Lettre déposée à la Commandanture locale (mention "Auf Inhalt und Häufigkeit geprüft " + cachet "Ortskommandantur Wavrechain sous Faulx ".)
La Postüberwachungsstelle n° 39 a apposé son cachet "Geprüft P.Ü.St".
La 17ᵉ Armée, créée le 1ᵉʳ février 1918 installe son Inspection d'étapes à PERUWELZ (Belgique) et récupère le centre de contrôle postal de MONS (Belgique). La zone d'étapes de cette Armée, s'étant de la région de MONS aux cantons français de ST AMAND-LES-EAUX, CONDE-SUR L'ESCAUT, DENAIN et BOUCHAIN.
Les travailleurs requis avaient droit d’obtenir de leurs proches et d’envoyer une carte par semaine. Ils pouvaient recevoir un paquet de 5 Kg par mois et pouvaient envoyer 2 mandats d’un minimum de 5 Frs dans le mois.
Les ouvriers libres sous contrat allemand dans la zone des étapes avaient droit à une lettre (dans une enveloppe ouverte) de quatre pages (de dix lignes) ou une carte par semaine en envoi et réception. Ils ne pouvaient recevoir qu’un seul colis de 5 Kg maximum par semaine, mais ne pouvaient en envoyer. Les cartes devaient être affranchies à 10 c et les lettres à 25 c.
Les travailleurs civils et leurs proches pouvaient envoyer des mandants dans la limite de 800 M. Le dépôt d'argent se faisait en Marks ou en Francs. Seuls les ouvriers civils pouvaient déposer l'argent du mandat en bon de nécessité. Le mandat coûtait 25 c par 40 M déposés.